La définition d’un comportement, c’est l’adaptation à l’environnement.
Le principe de l’échange pour régler les « problèmes de comportement » n’est pas logique.
En effet, vous n’avez pas le même comportement au travail que chez vous ? Si le chien détruit pour cause de stress, il faut se demander pourquoi il stresse avant de trouver une solution. S’il stresse parce qu’il s’ennuie et manque de sorties ce n’est pas le mettre dans une autre famille qui va changer les choses. Une fois de retour chez lui s’il manque toujours de sorties il va se remettre à stresser. Pour résoudre un problème de comportement, il s’agit d’abord de comprendre pourquoi il a ce comportement et expliquer à la famille ce qu’il faut changer dans sa vie.
Le chien n’est pas un robot, il agit en fonction de son environnement, c’est l’environnement dans lequel il vit qu’il faut faire évoluer et le comportement en découlera.
Oublions les concepts behavioristes.
A chaque famille sa solution. Il n’existe donc pas de solutions-types à chaque problème contrairement à ce que les gens veulent entendre. C’est plus complexe. Pour un même problème de comportement, je ne mets jamais la même solution en place. Chaque chien est unique, chaque chien à un problème différent parce que chaque chien vit dans une famille et un environnement différent même s’il l’exprime de la même façon (ex : destruction).
Mettre une bouteille en plastique en solution sans comprendre pourquoi le chien détruit est une technique mécaniciste qui oublie de comprendre pourquoi le chien détruit.
Mettre une bouteille détourne seulement son envie de détruire sur autre chose de plus supportable pour la famille mais n’enlève pas son envie de détruire. C’est sa motivation à détruire qu’il faut enlever pas l’expression de son envie. Tant que l’on a besoin de mettre une bouteille, c’est que le problème est toujours là.
La différenciation entre le comportement et l’éducation canine n’est pas faite. Pourtant la différence entre le psychologue et l’instituteur est bien connue de tous.
Le comportement sert à résoudre les problèmes de comportement en les comprenant et en donnant des conseils aux familles qu’elles appliqueront dans la vie de tous les jours.
L’éducation canine sert à intégrer le chien dans notre société, c’est-à-dire à lui apprendre des ordres sur commande comme le rappel, assis, couché, la marche en laisse.
L’éducation canine est réalisée en extérieur lors de séances collectives ou individuelles et va permettre en parallèle au couple chien-maître de partager un moment ensemble. Ce qui renforce la relation chien-maître.
Si au départ, le chien présente des problèmes de comportements, ceux-ci seront donc renforcés avec l’éducation canine.
L’éducation canine ne résout pas les problèmes de comportement.
La règle de base est donc de ne jamais faire d’éducation canine avant d’avoir résolu les problèmes de comportement comme la destruction, le stress, etc.
L’apprentissage de la marche au pied avec de la croquette : un paradoxe
Donner à manger au chien avant et devant nous revient à lui donner la place de chef de meute car chez le chien, seul le chef de meute peut manger avant et devant les autres sans que ceux-ci ne mangent.
On est donc en train de dire au chien : « Tu es le chef mais tu m’obéis » Paradoxal pour ce chien qui est déjà stressé ! On en rajoute !
Pour stocker des informations ou des consignes dans sa mémoire, le chien va devoir apprendre. La fonction de l’apprentissage est de permettre à chacun de s’adapter aux situations nouvelles et diverses de la vie. L’apprentissage du chien va donc lui permettre (entre autres) de s’adapter à notre société et de s’y intégrer.
Il y a différentes façons d’apprendre, on peut distinguer :
Le conditionnement classique : on associe un son à une activité, un chien à qui on donne de la nourriture à chaque son de cloche va saliver à chaque fois qu’il entend cette cloche (ce qui correspond à la méthode croquette ou clicker utilisées dans l’émission).
Le conditionnement instrumental qui utilise le psychisme de l’animal (pas de robotisation).
La première méthode va « robotiser » l’animal, il apprend très rapidement, se garde moyennement dans le temps, ne fonctionne plus si l’on ne récompense plus ou s’il manque « le son de la cloche » par exemple. L’animal a besoin du contexte entier pour reproduire ce qui est appris.
La deuxième méthode fait appel au psychisme de l’animal, elle va prendre plus de temps mais elle est plus durable dans le temps, fait réfléchir le chien et nous n’avons plus besoin à la fin de l’apprentissage (lorsque c’est acquis) de récompense ou de façon très minime.
Si le contexte change, le chien va pouvoir plus facilement s’adapter et « obéir » dans toutes les situations.
Au niveau de l’apprentissage chez le chien, l’interaction entre l’homme et l’animal modifie l’apprentissage et le conditionnement.
Les états d’âmes du propriétaire (ou anthropomorphisme) rentrent directement en interaction avec le chien ce qui affecte la relation et donc l’apprentissage.
Il ne sert donc à rien d’échanger de propriétaires puisque le chien agit en fonction de la personne avec qui il est. On veut qu’il apprenne avec ses maîtres pas avec le voisin, aucun intérêt.
Pour couronner le tout, à aucun moment on n’explique la notion de hiérarchie et la communication gestuelle du chien qui y est liée. Le chien saute sur les gens, marche devant en laisse, saute sur le canapé. Il cherche juste à prendre une position d’alpha.
Résultat des courses : les familles sont contentes car les problèmes sont détournés et sont moins dérangeants pour elles, mais les chiens sont toujours stressés, s’ennuient, et leur mode de fonctionnement n’est toujours pas compris par les familles.
Et en conclusion de l’émission, on fait croire aux téléspectateurs que les problèmes ont disparu et que tout va bien désormais entre la famille et son chien en seulement une journée d’échange et de tournage ! Que de mensonges pour inciter les téléspectateurs à réutiliser ces méthodes ridicules et dangereuses.